dimanche 6 novembre 2016

TUEILLE. PARC.

LA TUEILLE et LE PARC.

Le berger à roulettes...


Les beaux jours venus, les brebis sortent à l’herbe, en estive. Aux temps anciens il n’est point de clôtures électrifiées. Le berger les garde nuit et jour. Les brebis ont leur laine que le suint rend étanche.
Mais l’homme et ses chiens ? Dans les pays où bétail et bergers nomades abondent, une tente déplacée à dos d’animal abrite toute la famille.
Dans nos contrées tempérées un petit abri mobile est alors courant. Des documents en attestent dès le Moyen Âge. Une des illustrations les plus éloquentes est la page de Montagu dans l’Armorial de Revel. Montaigut-le-Blanc fut fief des seigneurs d’Allègre. Réalisé vers 1450, l’armorial montre le berger assis sous un arbre, son petit troupeau de brebis, certaines blanches et d’autres colorées, et, de l’autre côté du chemin, le parc en plessis tressés, et la tueille. Tous dessinés avec précision.
Le mot tueille ou teuille, vient probablement de tuile, en patois teula, prononcé tioul’. Elle prend différentes formes.
La plus étroite et basse, surnommée cercueil espagnol, permet à peine de s’allonger. Des pieds et des poignées de portage complètent ces tueilles amenées sur une charrette, puis déplacées par deux hommes localement au fur et à mesure que le berger tourne le parc et que les déjections des brebis fument l’ensemble de la parcelle.
Grâce à deux roues en Auvergne et Velay, trois en Beauce, le berger peut déplacer seul sa tueille. Les chiens s’abritent dessous. Tirée depuis la bergerie par deux bœufs, la tueille vellave est munie d’un timon. En Brie et Beauce on trouve deux brancards. Les tueilles anciennes mesurent à peine 1,70m de long. Le toit est en planches, en genêts ou en zinc. Une paillasse de feuilles pour tout confort. Un lit clos des mêmes époques n’est ni plus long ni plus confortable. Daubenton puis Emile Degois tentent de l’humaniser. Trop tard. L’électrification permet de parquer les brebis tandis que le berger rentre le soir à la ferme, où, souvent peu considéré, il couche dans un lit de domestique. Il y a des siècles ? Juste deux générations. Délaissées, les tueilles finissent en clapier ou en tsabone. Pour La Neira des Volcans d’Allègre Pierrot Chabanne en a reconstitué deux, et Henri deux autres  au format enfant. Pédagogie et jeu…


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