dimanche 6 novembre 2016

SAISONS.

SAISONS.

Les saisons passent sur la Brebis Noire et son berger.


Article en cours de rédaction. A suivre...


Le métier du berger et la vie du troupeau sont indissociables des saisons, notamment dans la région d’altitude qu’est le Velay.
Nos hivers sont secs. La température peut descendre bas et la neige couvrir le sol pendant plusieurs semaines. Jadis les campagnes pouvaient rester blanches de Toussaint à Pâques. Aujourd’hui le berger nourrit ses brebis dans la bergerie. Dans le passé il les sortait manger ce qui pouvait l’être et occupait la mauvaise saison en réparant la ferme et en fabriquant lui-même bennes (paniers), pailhas, cordes tressées, sièges paillés, tabourets, manches d’outils, clèdes, paneires, tueille, etc…
Arrive l’heure de la tonte annuelle, le moment d’ôter la couverture épaisse. Trop tôt exposerait les brebis aux derniers froids. Trop tard, la laine n’aurait pas assez poussé quand les rayons du soleil brûlent le dos. Elles devront refaire leur manteau de laine noire. Le berger doit habituer ses brebis à sortir, mais veiller à les rentrer tant que les nuits restent froides… et que le manteau est léger. Peu à peu le régime des brebis s’enrichit d’herbe verte. Les agneaux nouvellement nés et leurs mères restent un peu plus longtemps au bercail, puis les prés contigus leurs sont ouverts. Ils y découvrent les joies de la gambade et les gouttes de pluie. Les mères les allaitent. Puis les écartent de la patte ou du front pour les sevrer. Parmi les mille bêlements chaque petit retrouve sa mère.
Plus tard les fortes chaleurs les font chaumer, toutes serrées en tas à l’ombre des frênes. Elles trouvent une fraîcheur qu’elles respirent au ras du sol.
L’automne arrive au bout d’une saison passée à l’herbe. De noire, la Neira s’est faite brun-roux. C’est le moment de la lutte par le bélier. Cinq mois plus tard la plupart des brebis noires mettront au monde deux bessous, jumeaux frétillants si l’herbe a été généreuse.
Un nouveau cycle commencera, identique ou différent. Ni le berger ni le troupeau n’ont la clé de la nouvelle année. Entre fatalisme, adaptabilité face à l’imprévu et formidable résilience après les durs moments.

Lionel Le Bitter

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